Le soutien de l’homme tient une place prépondérante dans toutes les
stratégies de défense. Il est défini comme « l’ensemble des activités
consistant à maintenir, en tout temps, tous lieux et toutes
circonstances, la capacité opérationnelle du combattant par la
satisfaction de ses besoins vitaux et la mise à disposition de
ressources et d’équipements divers ».
C’est une composante essentielle du soutien logistique qui implique la
prise en compte des besoins du soldat en tant qu’être humain. Ces
besoins sont permanents, impératifs et exigent une prise en compte en
toutes circonstances.
Dans la poursuite de cette mission, le Commissariat des Armées assure le
rôle de service pourvoyeur sous l’autorité du Chef d’Etat-major Général
des Armées. A ce titre, selon l’ordonnance n°026/P-RM du 19 septembre
2006, il est chargé de pourvoir aux besoins en personnels, alimentation,
habillement, campement, couchage, ameublement et matériels de
subsistances des Armées.
L’histoire du Commissariat des Armées est intimement liée à celle des
Forces Armées. Ainsi, au lendemain de l’accession de notre pays à la
souveraineté nationale et internationale, vit le jour un service
financier et logistique appelé Centre Administratif (C.A.) relevant directement de l’Etat-major de l’Armée de Terre. Cet organisme avait pour missions :
- Le soutien financier comprenant le salaire et l’alimentation ;
- Le soutien administratif s’occupant des déplacements et des transports ;
- Le soutien logistique destiné à la réalisation et la réparation du matériel.
Avec la croissance des effectifs et la
multiplication des structures, il a fallu ériger le C.A. en service de
l’Intendance Militaire qui voit le jour effectivement le 1er avril 1962 .
1-L’Intendance Militaire, artisan du soutien des Armées :
L’Intendance Militaire, dirigée par un intendant militaire nommé par décret du Président de la République, comprenait :
- une section Revue Corps de troupe ;
- une section Déplacement-Transport ;
- une section Sous-ordonnancement ;
- une section Pensions ;
- une section Service du Matériel et Bâtiment (SMB);
- une section vivres ;
- une section Habillement.
La création de structures comme le Génie
Militaire et le Groupement Aérien Tactique a impliqué une profonde
restructuration de l’Intendance Militaire.
C’est ainsi que le SMB et les Ateliers Militaires sont érigés en
structure autonome. Les sections Vivres et Habillement fusionnent pour
donner naissance à un organe d’exécution appelé « Etablissement H et
S ». La section Pensions est remplacée par un organisme regroupant les
pensions et le contentieux des Armées.
Les événements de février 1978 vont précipiter cette vague de
changement. Le SMB et les Ateliers Militaires de Markala reviennent sous
la coupe de l’Intendance qui devient le Direction Générale des Services
de l’Intendance, du SMB et des Ateliers Militaires de Markala. Cette
situation perdure jusqu’en 1979, année au cours de laquelle elle perd
pour de bon la tutelle de ces deux services pourvoyeurs sur décision du
Conseil Supérieur de la Défense.
Mais comme toute nouvelle création, il a fallu au fur et à mesure
adapter l’ossature de l’Intendance militaire à l’évolution des Forces
Armées.
En définitive, le service de l’Intendance Militaire avait le double rôle
de service pourvoyeur et de service administratif au sein du système de
Défense Nationale, auquel il ya lieu d’ajouter des fonctions relatives
à l’instruction du personnel administratif :
- La composante service pourvoyeur s’occupe des matériels, des subsistances et des deniers.
- La composante administrative se manifeste dans la gestion du corps de troupe et l’administration générale.
2- L’avènement du Commissariat des Armées et la reforme du soutien :
L’Intendance Militaire, érigée en Direction Centrale en 1988 ,
assurait en fait pour l’ensemble des Forces Armées le rôle de service
pourvoyeur et d’organe financier. Elle apparaît surtout comme le pôle
administratif du Ministère de la Défense, chargé à la fois, de la
gestion du personnel, de la vérification des comptes, du contentieux et
du paiement des droits.
L’avènement de la démocratie dans les années 90 nécessite la reforme
des Forces Armées. Cette reforme se caractérise par la restructuration
des Etats-majors et Services tant dans leur dénomination que dans leurs
missions, dans le souci de l’adaptation entre les objectifs, les moyens
et les résultats.
L’activation de la Direction Administrative et Financière (DAF)
au niveau du Ministère chargé des Forces Armées consacre à partir de
1993 le redimensionnement de l’Intendance Militaire et la perte de
nombre de ses prérogatives. La reforme qui s’en suit aboutit au
changement d’appellation de ce service qui devint la Direction Centrale du Commissariat des Armées (DCCA).
Ce changement visait à marquer la rupture non seulement avec un certain
mode de gestion, mais aussi à symboliser la modernisation de ce service
tourné désormais vers la satisfaction des besoins élémentaires du
soldat. En effet, « commissariat » vient du latin
«commissarius» (personne chargée d’une mission), lui-même dérivé de
« committere » (commettre), le commissaire se définit comme « une
personne à qui l’on commet une charge, une fonction spécifique».
Dans cette optique, la DCCA se retrouve réduite uniquement à ses
missions et attributions traditionnelles de soutien logistique des
forces.
Ainsi, son rôle de service financier et administratif de l’ensemble des
Forces Armées lui sera amputé au profit de la Direction Administrative
et Financière activée la même année au sein du Ministère de la défense.
Selon les dispositions de la loi de référence, le soutien des forces
consiste pour la Direction Centrale du Commissariat des Armées en la
fourniture aux formations et au personnel qui les composent, de tout ce
qui est nécessaire à la vie quotidienne c’est-à-dire la restauration,
l’habillement, les équipements individuels et collectifs.
Néanmoins, une Division Administration générale a subsisté et était
chargée notamment de l’élaboration de la réglementation administrative
applicable aux formations et de conseiller le commandement dans les
domaines administratif et logistique.
Pour la gestion des matériels, la DCCA disposait d’une chaîne logistique
dont l’organisation constituait toute l’innovation de la reforme : le
support de la chaîne logistique était constitué d’une Division du
matériel au niveau central, de Directions zonales dans les différentes
zones de défense du pays et des annexes dans les différentes garnisons.
En 1999, l’autorité militaire décide de fusionner la DCCA avec la
Direction du Matériel, des Hydrocarbures et du Transport des Armées (DMHTA). Cette structure unique de soutien prend le nom de Direction Générale de l’Equipement des Armées (DGEA).
Elle se révèle très tôt comme un service plus tourné vers sa composante
« matériel » au sens tactique du terme. Le volet « commissariat »
devient un parent pauvre du soutien géré par une « Section Matériel
Commissariat »,
si bien que sept ans après la création de la DGEA, l’autorité politique
vit l’impératif de disposer d’un véritable service dédié au soutien vie
du soldat. Le Commissariat revoit le jour en 2006.
3- Repenser le soutien : la Direction du Commissariat des Armées :
Créée par l’Ordonnance N° 026/P-RM du 19
septembre 2006, la Direction du Commissariat des Armées constitue un
réel recentrage des missions qui lui sont attribuées en vue d’assurer le
soutien logistique des Armées en matière de personnel, d’habillement,
de couchage, de campement, d’ameublement et d’alimentation.
En effet, il s’agit de restaurer les principales fonctions de la DCA, à
savoir : « habiller, nourrir, héberger » le combattant en temps de paix,
de crise ou de guerre.
Pour cela, l’action du Directeur du Commissariat des Armées, pour
l’année à venir, s’appuiera sur trois axes conformément aux trois
fonctions principales du service :
- le soutien logistique ;
- le soutien opérationnel ;
- l’aide et le conseil au commandement.
Concernant le soutien
logistique, la DCA veut se fixer comme objectif la dotation des
militaires en matériels et d’effets d’habillement spécifiques en vue
d’une uniformisation des tenues et d’une amélioration des conditions de
vie et de travail. Dans ce cadre, il ressort du Plan d’action 2008 de la
DCA la mise en œuvre de trois projets tendant à restaurer les fonctions
essentielles du service : habiller, nourrir et héberger.
D’abord, l’habillement des Forces Armées sera défini dans un projet dénommé « SOUTARA »
(Système d’organisation des Uniformes, des Tenues et des Attributs
Règlementaires des Armées), qui se basera sur la confection d’un même
type de tenue, à travers la coopération nationale et internationale, et
sur la réhabilitation et la redynamisation des structures locales de
confection de tenue.
Quant au soutien opérationnel des troupes, il consistera à la dotation
et à la fourniture, à suffisance et dans des délais raisonnables, de
vivres opérationnels (rations de combat) et matériels de subsistance
adéquats. Pour cela, un projet dénommé « DOUNCAFA »
(Dotation Optimale Unique Nutritive de combat-Alimentation des Forces
Actives) sera mis en place. Il s’agit d’élaborer des rations de combat
individuelles conçus au Mali, tout en respectant nos habitudes
gastronomiques. Ainsi que de doter nos forces d’intervention de
matériels de cuisson roulants adaptés à nos produits locaux.
L’aide et le conseil au commandement s’attèlera à la surveillance
administrative des corps de troupe. Un planning de vérification des
corps de troupe et une mission de prospection des ordinaires et cercle
mess-foyers seront soumis à l’approbation du Chef d’Etat-major Général
des Armées au titre de l’année 2008. Un troisième projet verra le jour,
baptisé « BOIPA » (Business-plan des Organismes
d’Intérêt Privé des Armées). Ce projet vise un fusionnement des
ordinaires et foyers en vue d’une adaptation plus harmonisée des
ressources aux emplois.
De la réussite de ces projets, dépend
l’avenir de la Direction du Commissariat. Toutefois, cette réussite
exige l’attribution de moyens à la disposition de la DCA pour pouvoir
exercer ses missions fondamentales à savoir assurer le bien-être du
soldat en tant qu’être humain
Liste des différents Directeurs depuis l’indépendance
Grade
|
Prénoms et Noms
|
dates
|
Intendant-Cne
-II-
-II-
-II-
-II-
Intendant-Cdt
Commandant
Cre-Cdt
Colonel
Colonel
Cre-Lt Col |
Amadou KARAMBE
Nouhoum DIAWARA
Sékou DOUMBIA
Diby DIA
Tiecoura COULIBALY
Siaka SANGARE
Seydou TRAORE
Nouhoum SANGARE
Bah DAOU
Boubacar BAH
Hama BARRY |
1962-1976
1976-1978
1978-1986
1986-1989
1989-1991
1991-1992
1992-1995
1995-1999
1999-2004
2005-2007
à partir de 2007 |
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